Aujourd’hui nous parlons de l’appareil le plus complexe et le plus puissant de notre corps. Nous parlons du cerveau. Scientifiquement, le cerveau constitue un enjeu majeur, car il renferme encore des mystères tant dans son développement, dans son fonctionnement normal et pathologique que dans ses facultés d’adaptation. Il est essentiel aujourd’hui de percer les mécanismes de la genèse de nos facultés intellectuelles, de nos émotions, et des comportements moteurs qui en sont l’expression. Réussir à maîtriser son esprit par son cerveau implique une maîtrise efficace de l’impact des évènements difficiles de la vie sur notre psychisme. On peut avoir la capacité de décider et d’agir de façon optimale avec un cerveau utilisé à bon escient.
Le cerveau avec la moelle épinière constitue le système nerveux central, capable d’intégrer les informations, de contrôler la motricité et d’assurer les fonctions cognitives. Le cerveau dirige les fonctions internes de notre corps. Il intègre également des impulsions sensorielles et des informations afin d'élaborer des perceptions, des pensées et des souvenirs. Le cerveau nous permet d'avoir conscience de nous-mêmes et nous offre la capacité de parler et de nous mouvoir dans notre monde.
Mais jusqu'où va le pouvoir du cerveau? Si un individu arrive à la maîtrise et la compréhension du fonctionnement du cerveau, pourrait-il être capable de devenir son propre thérapeute, et d'aller au-delà de la thérapie en modifiant lui-même ses sensations, ses émotions et ses comportements ?
En réalité, les êtres humains font en permanence des expériences qu'ils enregistrent dans leur cerveau. Et comme pour des disques, ces enregistrements peuvent être rejoués n'importe quand, à condition que l'environnement déclenche le stimulus approprié, à condition d'appuyer sur le bon bouton. Partant de ce principe, nous pouvons donc choisir de nous rappeler certaines expériences de bonheur et de joie, ou au contraire appuyer sur les boutons qui provoquent la douleur. Si notre schéma thérapeutique consiste à appuyer systématiquement sur les boutons qui provoquent la douleur, nous risquons de renforcer l'état négatif que nous voulions justement éliminer.
Cette proposition est faite par Tony robbins à travers son ouvrage Pouvoir Illimité. Tony Robbins est un célèbre accompagnateur, conférencier et philanthrope américain. Tony robbins ou Anthony robbins de son vrai prénom, pense que nous pouvons améliorer notre état d'esprit, notre bonne humeur, si on arrive à conditionner notre cerveau de telle sorte que le cerveau ne puisse mettre en avant que des souvenirs agréables positifs ou encore on peut permettre à notre cerveau de remplacer les vieux souvenirs par des nouveaux.
Dans son ouvrage Pouvoir Illimité, Tony robbins s'oppose à la méthode des thérapeutes qui pensent que pour guérir il faudrait replonger dans ses souvenirs les plus traumatiques et les revivre afin de pouvoir s'en débarrasser. Il pense que nous n'avons pas à revivre toute cette douleur emmagasinée dans la mémoire pour modifier notre état. En somme, en tant qu’être humain, nous avons la responsabilité de conditionner notre cerveau face à certains événements : on a le choix de les laisser nous abattre ou de dompter chaque événement et prendre le dessus. Pour arriver à cet objectif, ce que nous devons faire, serait de remplacer nos représentations internes négatives par des représentations positives qui se déclenchent automatiquement et permettent des résultats efficaces. Il faudrait être capable de recâbler les circuits qui conduisent au bonheur et couper la connexion des circuits de la douleur. Impressionnant, n'est-ce pas ? Pour ceux qui s'y connaissent en programmation neurolinguistique, l'objectif n'est pas souvent de savoir ce qui s'est passé dans notre vie, mais comment nous avons organisé dans notre esprit ce qui s'est passé. La principale différence qui existe entre la façon d'engendrer un état de dépression et un état de bien-être, tient à la manière dont nous structurons notre représentation interne. En bref, rien n'a de pouvoir sur moi que ce que je crée par une réflexion consciente.
Quand on veut atteindre certains objectifs, il est important pour nous d'apprendre à modifier notre manière de nous représenter les choses afin d'y puiser le pouvoir d'engendrer de nouveaux comportements. Nous pouvons remplacer une représentation interne par une autre pensée. Nous devons nous focaliser sur le meilleur scénario possible et non au pire. Chaque être humain à des éléments auxquels il pense, qui vont être capables de le galvaniser. Une fois que nous avons découvert les différentes manières de nous représenter les choses et comment elles peuvent nous affecter, nous pouvons prendre en charge notre esprit et commencer à voir les éléments d'une manière qui nous confère du pouvoir et non qui nous entrave. L'objectif ici n'est pas de se laisser aller dans des pensées négatives qui vont venir conforter notre pessimisme, on doit prendre le dessus en imposant notre à notre cerveau un système de pensée favorable à l'objectif que nous souhaitons atteindre. Ce n'est certes pas un travail qui réussit à se faire en un jour ; comme la musculation, à force de pratiquer, on y arrive finalement. On peut également se donner un coup de main, en s'exposant volontairement à des informations qui vont nourrir notre esprit dans le sens de notre objectif : on va lire des livres qui parlent de ce qu'on souhaite réaliser, on va suivre des documentaires très spécifiques, qui viennent alimenter notre esprit de ce dont il a besoin, on va s'entourer de personnes qui peuvent susciter davantage notre intérêt pour ce projet qui bouillonne en nous, on va peut-être même écouter des musiciens qui parlent du sujet qui nous intéresse.
L'avez-vous remarqué ? On devient de plus en plus ce à quoi on s'expose le plus. Si vous vous mettez à écouter la plupart du temps des politiciens, vous allez réussir à améliorer votre capacité à débattre sur des sujets par exemple. Si vous écoutez régulièrement de la musique avec des paroles violentes, dans votre langage, on pourra deviner tout de suite ce à quoi vous vous exposez régulièrement. Également si vous êtes une personne pessimiste, vous pouvez vous rapprocher d'une personne très optimiste et vous verrez que votre façon de penser s'alignera davantage sur des pensées agréables.
Tony robbins dans ces séminaires a l'habitude de faire réaliser des exercices aux participants. Ce sont des exercices assez atypiques, mais qui ont le mérite d'être cités. Il faut aussi noter que ces exercices n'ont pas le même effet sur tous les individus, car il provoque souvent des réactions différentes selon les individus. Mais néanmoins, pour la majorité d'entre nous, ces exercices peuvent s'avérer très efficaces. Ce sont des exercices qui consistent à jouer avec notre perception des choses en utilisant notre imagination. Pour certains individus, projeter une image dans la pensée puis l'éclaircir et l'agrandir peut créer une intensité aux sensations que l'on peut ressentir.
Si vous êtes en condition, je vous demande de vous prêter au jeu. On va essayer de faire un exercice avec une image négative. Réfléchissez à une scène pénible et douloureuse que vous avez vécue. Augmentez maintenant la luminosité de l'image de cette scène, rapprochez-la de vous, agrandissez-la. Que se passe-t-il dans votre cerveau ? La plupart des gens constatent que leur état négatif a empiré.
On va maintenant essayer d'enlever à ce souvenir douloureux son pouvoir sur nous. Donc on reprend l'exercice, mais pour créer l’effet inverse. Reprenez l'image négative précédente et rétrécissez-la. Soyez conscient de ce qui se passe au fur et à mesure qu'elle rapetisse. Maintenant rendez la plus floue, plus obscure et plus difficile à voir. Puis éloignez-la de vous, repoussez-la jusqu'à ce que vous la voyiez à peine. Pour finir, ramenez-la en plein soleil ou les rayons la rendent invisible. Notez ce que vous entendez, voyez et ressentez au fur et à mesure qu'elle disparaît.
L'objectif de ces exercices, c'est de prouver qu'en modifiant les représentations internes, on peut modifier l'impression que donne un évènement, et même notre façon d’agir. Donc, pour conditionner notre cerveau a des sensations agréables, il est important d'exalter les expériences agréables, de prendre en considération les petites joies de l'existence et d'en augmenter l'importance, d'en faire le rayon de soleil de la journée et de nous sentir aussitôt plus légers, plus heureux. Nous disposons là donc du moyen de donner plus de piments, d'attraits et de gaieté à la vie. Comme Shakespeare disait : « N'est pas bon ni mauvais, mais y penser le rend ainsi ».
Les rois gouvernent leur Royaume. Eh bien votre Royaume, c'est votre cerveau. Vous pouvez le gouverner en contrôlant la manière dont vous vous représentez les expériences de la vie. Nous ne savons pas exactement de quoi est réellement faite la vie. Nous ne connaissons que la représentation que nous nous en faisons. En soi, aucune réalité n'est universelle. Pour un événement A, un ensemble de population pourra le définir comme un malheur, mais à l'autre bout du monde, d'autres gens pourraient le voir comme une opportunité par exemple.
Il est aussi important d'apprendre à se connaître quand on est dans la quête de la maîtrise de son cerveau. La maîtrise de son cerveau n'est pas possible si on n'a pas une connaissance profonde de soi. Parce que l'objectif est de comprendre notre schéma de réaction face aux mêmes types d'événements. La plupart d'entre nous se fait avoir toujours par le même type de personnes. On se fait arnaquer par le même type de vendeurs, on rencontre toujours des échecs dans un domaine précis ; tout ceci n'est pas le fruit du hasard. Il y a des indications qui conduisent notre cerveau à agir toujours de la même façon, parce que nous avons modélisé notre cerveau à réagir de telle ou telle manière. Donc quand on apprend à se connaître, on commence à savoir les indications représentatives qui mettent notre esprit dans un état particulier. Quand on sait par exemple que telles indications représentatives nous mettent dans un état de force, dans un état de bonne humeur, on peut s'approprier ces indications afin qu'elles ordonnent à notre système nerveux de réagir face à une situation difficile. Il est important d'avoir en tête que les mêmes représentations interne créent les mêmes états, les mêmes sensations. Et les mêmes sensations déclenchent les mêmes actions. C'est pourquoi si vous réussissez à savoir ce qui vous motive pour entreprendre telle action, vous saurez exactement quoi faire pour vous sentir motivé en toute circonstance et à partir de cet état de motivation, vous pourrez agir efficacement.
Et comme je disais un peu plus haut, pour réussir à maîtriser son cerveau et utiliser ces différents outils, et se conditionner à telle ou telle fin, il est indispensable de passer du temps avec soi-même. La connaissance de soi, est une clé, est un pouvoir que l'on possède face à différents moments difficiles de la vie. Quand on a une très bonne connaissance de soi, on sait à quel moment on va commencer à déprimer, on sait à quel moment on va commencer à être triste, on sait quelle phrase nous met hors de nous, on sait quel type de personnes on ne souhaite pas rencontrer au cours la journée, etc. La connaissance de soi est une arme indispensable pour maîtriser le pouvoir du cerveau. Elle nous rend capable de savoir à l'avance quel type d'événement crée telle ou telle réaction chez nous.
Dans un monde rempli de distractions et de divertissement, il est devenu très ardu pour les gens de passer du temps avec eux-mêmes. L'un des plus grands facteurs qui nous empêche d'avoir du temps avec nous-mêmes, c'est ce petit engin que nous chérissons tant. Notre téléphone est un puissant outil pour communiquer, pour créer, pour nous informer, mais il est à la fois notre plus grand ennemi. Quand nous nous en servons à mauvais escient, notamment, vous le savez, on vous le rabâche déjà assez par l'usage prolongé des réseaux sociaux, par une communication excessive, ceci va nuire à notre organisme. D'ailleurs, nous n'avons jamais connu une société aussi anxieuse que celle-ci, parce que l’évolution de la technologie actuelle favorise l'utilisation prolongée des appareils électroniques qui est une source anxiogène. On passe de moins en moins de temps avec soi-même, et on a de moins en moins la capacité de détecter les choses qui ne nous conviennent plus, ou les axes de notre vie qu'on souhaite améliorer.
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