Nous parlons aujourd’hui de l’émotion face à la rationalité ou plutôt face l’irrationalité. La source principale de notre recherche vient de l’ouvrage de Robert Greene, "Les lois de la nature humaine".
En tant qu’être humain, nous aspirons tous à quelque chose de meilleur dans la vie. Un bon cadre, une famille unie, un équilibre psychologique et physique, un emploi qui nous correspond, une vie sociale épanouie, etc. Mais il se trouve que les choses ne se passent toujours pas comme nous l’avions prévu. À chaque fois que quelque chose ne tourne pas rond dans notre vie, nous cherchons naturellement une explication. Il est important pour nous de savoir pourquoi une chose ne fonctionne pas comme l’on voudrait. C’est notre droit de chercher à comprendre. La difficulté vient plutôt au niveau de notre façon de chercher la cause du problème. Notre esprit a tendance à se tourner naturellement vers des causes extérieures. On va tenir responsable un individu, un groupe de personnes, le gouvernement, ou pire encore, c’est la faute à pas de chance et j’en passe.
Ces explications aussi insatisfaisantes les unes que les autres viennent nous rappeler notre impuissance. En effet, nous pouvons très difficilement prévoir le mal qu’un tel pourrait nous faire. Nous ne pouvons nous contenter que de soupçonner. Les explications qu’on cherche à l’extérieur de soi ont tendance à intensifier nos émotions. Notamment, la colère, la frustration, le découragement. Et puis dans le pire des cas, nous nous noyons dans nos émotions et finissons par broyer du noir.
Il ne faut surtout pas culpabiliser quand notre premier réflexe est de chercher les causes de nos échecs à l’extérieur de nous. C’est un réflexe que nous avons hérité de nos chers ancêtres. Dans l’antiquité, les ancêtres accusaient soit les dieux, soient les mauvais esprits. Aujourd’hui, nous désignons ces entités par d’autres noms. Quoique, certaines civilisations continuent de valoriser ce point de vue.
La première cause principale de nos mauvaises décisions et des mauvais calculs que nous faisons est l’irrationalité. Plus précisément, la force par laquelle l’émotion gouverne notre esprit.Pour les personnes qui s’y connaissent en investissement. Vous savez pourquoi les bulles spéculatives ont du succès. La valeur de l’actif augmente à un point où elle exerce un attrait émotionnel intense sur les esprits et submerge la capacité de raisonnement de l’individu. Mais d’où nous viennent ces fortes pulsions intérieures ? La pulsion peu importe laquelle, fait tout simplement partie de la nature humaine. Ressortir de fortes émotions, est vieux comme le monde. Est-ce possible devenir quelqu’un de rationnel ? Qui prennent des décisions sous le prisme de la clairvoyance et non dirigé.e par l’ego ou les blessures intérieures ?
Avant de vouloir devenir quelqu’un de rationnel, il faut d’abord comprendre notre irrationalité fondamentale. Robert Greene va mettre en avant deux facteurs principaux à savoir : 1 - Nul n’est à l’abri de l’effet irrésistible des émotions sur l’esprit, pas même le plus sage d’entre nous. 2 - Dans une certaine mesure, l’irrationalité fait partie de la structure même de notre cerveau.
Les émotions vives entraînant des réactions ne datent certainement pas de notre époque. C’était déjà la mer à boire pour nos ancêtres. Mais remarque, à leur époque, agir sous l’impulsion des émotions était plutôt bénéfique. Pendant des millions d’années, les organismes vivants ont dépendu d’un instinct de survie parfaitement au point. On pouvait se faire surprendre par une bête féroce d’un moment à l’autre. Sentir le danger et réagir immédiatement vous l’aurez compris, était à leur avantage. Même la peur avait une tout autre connotation qu’aujourd’hui. La peur était un allié de taille pour développer sa capacité à flairer le danger. Lorsqu’on ressent de la peur, les hormones qui sont libérées sont là pour nous alerter du danger imminent. Ainsi, les émotions avaient pris une place très importante dans le quotidien de l’animal social. C’était devenu une forme de communication majeure.
Pour comprendre davantage les émotions, nous allons parler de la structure de notre cerveau. Notre cerveau comprend trois parties, qui ont chacune un rôle très précis. La partie la plus ancienne est le cerveau reptilien, qui contrôle toutes les réponses automatiques permettant la régulation de l’organisme. Il s’agit de notre part instinctive. Au-dessus de ce cerveau, nous avons le cerveau limbique, qui gouverne nos émotions et nos sentiments. Et la dernière couche est constituée par le néocortex, la partie qui contrôle les facultés cognitives et, chez les humains elle contrôle aussi le langage.
Comme vu précédemment, les émotions sont une excitation physiologique destinée à capter notre attention. Elle jouait un rôle uniquement informatif, elle permettait de savoir l’impact que pouvait avoir un événement de la nature sur l’être humain. Les émotions sont des réactions chimiques et des sensations à l’intérieur de nous que nous devons traduire en mots pour comprendre ce qui se passe en nous. Mais comme nous l’avons vu, les émotions sont traitées par la partie limbique du cerveau et non par la partie constituée du néocortex. Le néocortex comme vu tout de suite traite des facultés cognitives, il ne traite donc pas les émotions. C’est pourquoi la plupart d’entre nous échouent dans la traduction des émotions.
Nous allons illustrer cela par un exemple : nous pouvons penser que nous sommes en colère envers une personne X, alors qu’en réalité, nous ressentons de l’envie. Sans en avoir conscience, nous nous sentons inférieurs à cette personne. Mais l’envie étant un sentiment qui vient heurter notre ego nous met mal à l’aise. Nous préférons donc croire que c’est de la colère.
Pour traduire les émotions en mots, il ne faut pas se contenter d’en faire une analyse linéaire, en donnant des interprétations simplistes qui nous conviennent. Le fait de vivre en société, ne nous permet plus de laisser nos émotions nous dominer comme à l’époque primitive. Nous nous devons de les interpréter afin de garder un équilibre entre les émotions et la réaction. D’ailleurs, les émotions ne doivent pas nous pousser aux actes, mais plutôt à la réflexion. Mais ce n’est pas une mince affaire. On a parfois l’impression d’être scindés en deux. Un moi émotionnel qui fonctionne au-delà de notre volonté.
Mais quelle est la différence entre la personne rationnelle et la personne irrationnelle ? Sans oublier qu’on a tendance à traiter les autres d’irrationnels quand ils ne sont pas du même avis que nous.
Nous allons partir sur une définition simple en utilisant le baromètre qui suit : nous éprouvons continuellement des émotions qui viennent entraver notre pensée, elles nous rendent sensibles à des idées qui flattent notre égo. Il devient alors impossible de ne pas faire intervenir un minimum de subjectivité et d’émotion dans ce que nous pensons. Les individus rationnels en ont conscience, et grâce à l’introspection et à leurs efforts, sont capables, dans une certaine mesure de faire abstraction des émotions et de contrecarrer leurs effets. Les individus irrationnels n’ont pas cette conscience. Ils se précipitent dans l’action sans réfléchir suffisamment aux répercussions et aux conséquences possibles.
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